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RAPPEL DES ÉVÉNEMENTS:

Mardi 2 mars 2004:

Au cours d'un CE ordinaire, les membres élus votent la mise en place du droit d'alerte suite à l'annonce d'une procédure de licenciement concernant 9 salariés.

Jeudi 4 mars 2004:

Suite au CE du mardi 2 mars, une rencontre a eu lieu avec PUSTM et l'UD. Une décision d'une mise en place d'un collectif de surveillance 24 heures sur 24 a été prise.

Vendredi 5 mars 2004:

Journée RTT pour l'ensemble du personnel. Début de matinée, 3 camions et 1 grue font irruption dans l'entreprise. La CGT alerte l'ensemble des salariés et plusieurs militants CGT (env. 60) du secteur de Haguenau ; les portables ont été mis à contribution. Les camions sont bloqués dans l'usine. Dans l'après-midi, se sont réunis la direction de VEYHL, le Maire de Bischwiller, le Directeur Adjoint de la Direction Départementale du Travail, et les O.S. CGT et FO. Après plusieurs heures de négociation, la Direction accepte de remettre les machines à leur place et s'engage pour une durée minimum d'un mois, permettant à un expert et aux représentants du personnel de faire un bilan de la situation avec des propositions alternatives. La Direction accepte également de geler la procédure de licenciement.

Mercredi 10 mars 2004:

Vers 18h3O, après que les derniers salariés soient rentrés chez eux, plusieurs grosses cylindrées immatriculées en Allemagne et 2 camions réussissent à entrer dans l'usine. A leur sortie, plusieurs salariés organisent un barrage. Après une altercation physique, mettant en danger ces derniers, 2 camions chargés d'outils quittent l'entreprise VEYHL en direction de l'Allemagne.

Jeudi 11 mars 2004:

C'est avec stupeur et indignation que l'ensemble du personnel décide d'occuper l'usine. " On leur afait confiance même devant nos élus et les autorités, ils ont menti... " Dans la journée, ils apprennent que le groupe VEYHL, dont le siège se trouve en Allemagne, est en cessation de paiement, depuis le jeudi 4 mars :"pourquoi n'ont-ils rien dit lors de la réunion du vendredi 5 mars ? ? ? "

Vendredi 12 mars 2004:

Alors que l'entreprise est occupée par le personnel, une nouvelle rencontre a lieu dans l'usine puis à la mairie de Bischwiller, en présence des mêmes protagonistes de la réunion du 5 mars et du Président du Conseil Régional.

Pour le Directeur adjoint de la Direction Départementale du Travail la méthode employée constitue une entrave au fonctionnement des instances représentatives du personnel. A cet effet, nous avons alerté les services du Procureur de la République. De plus, la gendarmerie devra également vérifier que le matériel emporté est bien la propriété de la société allemande et non de la filiale française".

C'est donc encadré par les gendarmes que les 2 dirigeants de VEYHL ont quitté la mairie de Bischwiller pour être entendus dans le cadre de l'enquête diligentée par le parquet. "Le délit d'entrave est sanctionné d'un an d'emprisonnement et de 3 750 Euros d'amende".

L'ensemble du personnel réuni en fin d'après-midi a décidé de reprendre le travail lundi 15 mars "car nous croyons encore à l'avenir de notre usine" explique Gilbert ETHEVE, délégué syndical CGT en indiquant que les rondes de surveillance continuaient pendant le week-end!

 

Mardi 24 mars:

Le Tribunal de Grande Instance a décidé, suite à une demande de la CGT, d'interdire les licenciements, jusqu'à ce que l'expert dépose ses conclusions sur l'état de santé de l'entreprise de Bischwiller. Ci contre l'article paru dans les DNA du 24 mars.

Lundi 29 mars:

L'entreprise a été placée en redressement judiciaire par le Tribunal de Commerce de Strasbourg. Un administrateur judiciaire a été nommé, chargé d'examiner la situation de l'entreprise, d'ici le 28 juin prochain, date à laquelle le Tribunal statuera à nouveau de son sort.

COMMENTAIRE:

La situation de VEYHL exprime toute la violence avec laquelle sévit la mondialisation capitaliste. C'est la part du social, sa place dans l'entreprise et la société qui sont attaqués, au profit des actionnaires, en imposant une stratégie de délocalisation de production vers les pays de l'Est (Pologne). Reconquérir la part du social, dans l'utilisation des richesses produites par le travail. C'est notre objectif commun qui peut s'exprimer et se traduire concrètement dans l'action. La proposition d'action de la CGT, le 20 avril devant l'entreprise VEYHL, à 10h00, est une invitation à se mobiliser tout azimut dans la diversité de nos exigences pour peser plus fort ensemble vers un objectif commun : le social doit tirer l'économie et non pas le contraire

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