Rôle
du conseiller du salarié.
Ce
sont une des dernières lignes de défense du salarié dépourvu de
syndicat quand arrive le licenciement. Les conseillers du salarié
assistent à l'entretien préalable, et leur présence assure souvent
le premier contact entre l'organisation syndicale et les salariés
en difficultés.
Pour
les salariés des PME-PMI,
le fait syndical et les institutions représentatives du personnel
sont loin d'être des acquis.
Il existe cependant
des moyens d'être représentés et défendus qui ont été mis en place
par des textes du 2 août 1989
et du 18 janvier 1991:
les conseillers du salarié.
Les
conseillers des salariés sont des personnes privées
figurant sur
une liste préparée par le Directeur départemental du travail, de
l'emploi et de la formation professionnelle après consultation des
organisations des organisations de salariés et d'employeurs les
plus représentatives.Ne peuvent y figurer les conseillers prud'hommes
en exercice. En revanche, les anciens conseillers riches de leur
expérience peuvent y figurer.
Cette liste
est arrêtée pour trois ans par le préfet du département.
Le
conseiller du salarié qui est lui-même salarié d'une entreprise,
bénéficie d'un statut particulier :
- Crédit de
15 heures par mois dans les établissements où sont employés au
moins 11 salariés (C trav, art. L122-14-14).
- Le temps
passé hors de l'entreprise pendant les heures de travail par le
conseiller du salarié pour exercer sa mission, est assimilé à
une durée de travail effectif pour la détermination de la durée
des congés payés ainsi qu'au regard de tous les droits que le
salarié tient du fait de son ancienneté dans l'entreprise.
- Ces absences
sont rémunérées par son employeur. L'Etat rembourse aux employeurs
les salaires maintenus pendant ces absences ainsi que les avantages
et les charges sociales y afférents (C. trav., art L122-14-15)
- Autorisations
d'absence pour les besoins de sa formation dans la limite de Douze
jours par période de trois ans (C trav., art L122-14-17),
- Le temps
passé hors de l'entreprise est assimilé à une duré de travail
effectif pour la détermination de tous les droits du salarié.
- Les accidents
survenus à l'occasion de sa mission sont soumis au régime des
accidents du travail et de trajet. Le complément de salaire versé
par l'employeur durant l'arrêt de travail est alors pris en charge
par l'État;
- Indemnisation
forfaitaire annuelle destinée à rembourser des petits frais, ainsi
qu'une indemnisation des frais de déplacement (C trav, art D122-5)
et Sa rémunération est maintenue.
- Le conseiller
du salarié ayant effectué au moins quatre interventions au cours
de l'année civile bénéficie d'une indemnité forfaitaire annuelle
de 38,11 euros. Elle s'ajoute aux remboursements de ses frais
de déplacement.
- L'exercice
de la mission du conseiller du salarié ne peut être un motif de
licenciement. Le licenciement du conseiller du salarié est soumis
à la même procédure que celle des délégués syndicaux. L'autorisation
préalable de l'inspecteur du travail est nécessaire.
Le
salarié convoqué à un entretien préalable
au licenciement choisit un conseiller du salarié sur la liste du
département de son établissement. (article L122-14
du Code du Travail)
- Il lui communique
la date, l'heure et le lieu de son entretien.
- Le salarié
doit informer son employeur de la participation du conseiller
du salarié à l'entretien. L'employeur ne peut s'opposer ni à l'entrée
du conseiller du salarié dans l'établissement, ni à l'exercice
de sa mission d'assistance.
- Cette possibilité,
issue de la loi du 2 août 1989,
n'exclut pas, si le salarié le préfère le recours à un assistant
choisi à l'intérieur de l'entreprise.
- La mission
du conseiller du salarié consiste à assister la salarié menacé
de licenciement et à l'informer de l'étendue de ses droits.
Sa présence
permet souvent de rappeler les formalités légales du licenciement
et les obligations de l'employeur.
Le conseiller
du salarié peut donc prendre la parole sans se substituer au principal
intéressé.
Sa présence
à ce stade de la procédure en fait un témoin privilégié qui peut
jouer un rôle non négligeable en cas de litige devant les prud'hommes.
Témoin d'une
partie des échanges entre employeur et salarié, ses déclarations
peuvent renforcer la position d'un demandeur qui estimerait que
ses droits ont été violés.
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