L'histoire
sociale a bien souvent été occultée par l'histoire des puissants.
Celle-ci n'est en fait que la face apparente de l'iceberg. Cette
page a pour but de présenter des moments importants de cette lente
construction.
La
préhistoire (avant 1789)
Le syndicalisme
moderne nait avec la révolution industrielle au cours du XVIIIème
siécle. Cependant les mouvements sociaux, les jacqueries, les révoltes,
ou même les révolutions ont déjà eu lieu dans le monde pré-industriel.
Comment ne pas
oublier la célèbre révolte des esclaves mené par Spartacus entre
73 et 71
avant l'autre, mais aussi au moyen-âge avec :
- des jaqueries
en 1358 (20 000 morts tout
de même !),
- des révoltes
contre les impôts en 1382,
- les émeutes
contre la vie chère et le pain en 1529,
- la grève
des typographes lyonnais en 1539
qui dure 4 mois.
L'organisation
sociale du travail s'organise sous la forme de corporations, confréries
religieuses ou non, qui rapidement vont se diviser en deux :
- Les corporations
patronales réglées (une centaine en 1268),
qui deviennent les corporations jurées ou jurandes sous le règne
de Philippe le Bel.
- Les organisations
de compagnonnage qui regroupent les ouvriers, unis en réaction
aux corporations de commerçants ou artisans "patrons".
Notons l'ouverture
de la première agence pour l'emploi par Théophraste Renaudot (père
des journalistes) en 1631.
Le clivage entre
maîtres et compagnons est important, il devient de plus en plus
difficile de passer de compagnon à maître, cependant, on reste dans
un contexte très corporatiste, assez élitiste dans un environnement
très rural.
En 1789,
la population française est de 27 millions d'habitants répartis
en ::
- 300.000 nobles,
- 150.000 dans
le clergé,
- 100.000 rentiers,
- 200.000 intellectuels,
professions libérales,
- 1 million
d'artisans et de commercants,
- 2 millions
de salariés et d'ouvriers,
- ... 23 millions
de paysans !
A noter que
4 à 5 millions de personnes vivaient dans la misère.
Le XVIIIème
siècle, siècle des lumières et des révolutions, est à l'origine
du monde moderne. Que ce soit dans les domaines de l'organisation
politique, de l'organisation économique ou de l'organisation sociale,
le monde post révolutionnaire bouleverse l'ordre ancien.
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La
révolution industrielle
(de 1789 à 1895)
Et l'on commence
d'abord par la révolution de 1789.
Le mot d'ordre est : liberté. La révolution abolit les corporations
de l'ancien régime (loi Allarde le 2 mars
1791). Cependant, la liberté c'est bien beau, mais cela
pose des problèmes. Les patrons paniquent à l'idée que leurs ouvriers
puissent se coaliser contre eux. Déjà quelques mouvements sociaux
se produisent et, pour mettre fin à ces velleïtés révolutionnaires,
la loi Le Chapelier est votée le 14 juin
1791. Cette loi interdit aux ouvriers la grève, le droit
d'association et de coalition.
Le siècle qui
s'annonce voit l'industrie se développer -avec les familles Peugeot
(à partir de 1790 industrie
de l'acier), de Wendel à Hayange (sidérurgie), Schneider au Creusot-,
le capitalisme se déployer fortement, les luttes ouvrières s'affirmer
et l'émergence de deux blocs antagonistes ... la gauche et la droite.
Les patrons
sont les propriétaires de l'outil de travail, c'est donc eux qui
décident quoi faire de leurs profits ; les ouvriers ne peuvent que
vendre leur force de travail, leur seul pouvoir résidant dans le
rapport de force qu'ils pourront construire et la solidarité qui
les animent.
En 1803,
le livret ouvrier devient obligatoire. Ce livret est rempli par
les différents patrons de l'ouvrier. Sans celui-ci, un ouvrier est
considéré comme un vagabond ! Il ne fut aboli qu'en 1890.
En 1806,
les premiers conseils de prud'hommes sont élus. Les ouvriers étaient
électeurs et éligibles, mais les conseils sont majoritairement formés
de patrons. Ils ne deviennent paritaires qu'en 1907
(loi du 27 mars 1907).
Le 3
janvier 1813, un décret interdit de faire descendre dans
les mines les enfants de moins de ... 10 ans.
En novembre
et décembre 1831, les canuts
de Lyon, ouvriers de la soie, se révoltent contre leurs patrons.
Ceux-ci refusent d'établir un salaire minimal. 40 000 ouvriers contre
20 000 soldats en armes. L'"ordre" est rétabli en décembre.
Jusqu'en 1848,
l'agitation ouvrière est forte, et est intimement liée à l'agitation
politique pro-républicaine.
Le premier accord
sur un tarif "syndical" est signé en 1843
entre la Chambre patronale des imprimeurs et la Sté typographique
de Paris (créée en 1839).
C'est également
à cette époque que l'on s'aperçoit des conditions épouvantables
de vie des ouvriers. A Lille, seul un enfant sur vingt atteint l'âge
de 5 ans. Et les recrues pour l'armée sont de plus en plus rachitiques.
Le Docteur René Villermé décrit ces conditions dans son Tableau
de l'état physique et moral des ouvriers dans les fabriques de coton,
laine et soie. De nombreuses personnalités s'émeuvent de cet état,
et, poussée par les républicains et certains députés catholiques
sociaux, la première loi sur la durée du travail est votée. Le 24
mars 1841 il est interdit d'employer plus de 8h par
jour les enfants de 8 à 12 ans et plus de 12 h par jour les enfants
de 12 à 16 ans ...
C'est pour vérifier
l'application de cette loi qu'est créé, toujours en 1841
le système des inspecteurs du travail. Mais ceux-ci sont bénévoles
!!!
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Le
souffle de la jeunesse ...
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Vient la révolution
de 1848. L'abolition de l'esclavage,
la journée de travail limitée à 10h (il faudra de nombreuses grèves
pour faire appliquer la loi), et la création des ateliers nationaux
de février à avril. Mais en juin, les ateliers sont dissous, les
émeutes et barricades n'empêchent pas le retour des forces réactionnaires
et les avancées sociales ne sont plus qu'un souvenir. La durée maximale
du travail repasse à 12h et en 1849
les coalitions sont interdites.
De 1848
à 1884, le droit social évolue
lentement, seules sont acceptées, au fur et à mesure, les sociétés
de secours mutuels. Elles restent néanmoins sous la coupe du pouvoir,
celui-ci nommant leur président. Les lois deviennent moins coercitives,
le délit de coalition est supprimé et le droit de grève rétabli
en 1864 ; la loi reconnaît les coopératives en 1867.
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Exemple
de société mutuelle
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Forte
influence du compagnonnage et de la maçonnerie
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Association
philanthropique et humaniste ouvrière. Là encore l'influence
de la maçonnerie
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Le patronat
s'organise lui aussi. Du Comité des indutriels de l'Est en 1835
au Comité des intérêts métallurgiques et au Comité des houillères
en 1846 naissent des intérêts
communs et des idées d'association. Le fameux Comité des forges
se crée en 1864 et exercera
une influence considérable sur les millieux industriels jusqu'en
1936.
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Le
comité des forges en 1914. Dans le rond bleu, un certain Schneider,
dans le rond rouge, un certain M. de Wendel (aïeul du baron
Ernest-Antoine ...)
|
Le 19
mai 1874, une loi réduit la durée du temps de travail
des femmes et des enfants. Le corps des inspecteurs du travail est
créé, mais est numériquement faible. Ce n'est qu'en
1892 qu'il prend réellement consistance.
Cette période
est extrêmement propice à l'agitation politique et sociale. Contre
les tenants de l'ordre, tant politique qu'économique, s'organisent
des forces aux idées progressives. On y trouve autour du mouvement
socialiste les trois grandes options de gauche :
- révolutionnaires
libertaires (anarchistes) autour de personnalité comme Proudhon,
Bakounine,
- révolutionnaires
autoritaires (futurs communistes) autour de Marx et Engels,
- réformistes
(futurs socialistes).
Ces différentes
options se retrouvent bien évidemment au sein du mouvement social
et ouvrier.
Ce mouvement
va connaître l'un des drames de son histoire avec la commune de
Paris. Il en sort décimé, mais l'idée elle, ne meurt pas. La république
prend racine après 1879, les
chambres syndicales se créent, les congrès ouvriers s'organisent
(1876 à Paris pour le premier).
Le 21
mars 1884 la loi Waldeck-Rousseau autorise le syndicat
professionnel. La liberté syndicale est enfin reconnue. La plupart
des syndicats sont d'obédience socialiste, "rouges", mais on note
l'émergence de syndicats d'inspiration chrétienne (Syndicat des
employés du commerce et de l'industrie en 1887)
s'opposant à la fois au capitalisme libéral et au socialisme. Les
patrons ne sont pas en reste. Quelques ouvriers bien dociles font
l'affaire pour les syndicats qui prennent des insignes jaunes (1899).
Les syndicats
"rouges" ou "noir" se fédèrent.
Deux fédérations
se créent :
- La fédération
nationale des syndicats (1886)
- La fédération
nationale des bourses du travail (1892),
 |
Les drames
continuent de parsemer le long chemin de l'émancipation ouvrière.
Le 1er mai 1891, à FOURMIES,
la troupe tire sur des grévistes. Il y a 9 morts dont un enfant
de 11 ans. L'agitation continue, des grèves éclatent, les
revendications -celle des huit heures notamment- sont fortes,
et le droit social évolue :
- 2
novembre 1892 : les femmes et les moins de 18
ans ne peuvent pas travailler plus de 11h par jour, les
hommes 12h.
- 12
juin 1893 : loi sur les normes d'hygiène et de
sécurité du travail.
- 2
avril 1898 : lois sur les accidents du travail.
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Désiré
Lenne, 13 ans en 1898, âge légal pour le turbin ...
|
Du 23
au 28 septembre 1895, à LIMOGES, 75 délégués représentants
28 fédérations, 18 bourses du travail, 126 syndicats non fédérés
créent une organisation unitaire et collective. La fédération nationale
des syndicats ne se joint pas à cette organisation, la fédération
nationale des bourses du travail, bien qu'à l'origine, reste extérieure.
Cette
organisation prend le nom de Confédération
Générale du Travail.
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Premières
victoires (1895 à 1914)
|
Un geste de victoire
...
et deux compagnons qui suivent toutes les luttes !
|
Quelques
patrons organisent des ouvriers dociles et l'on voit apparaître
dès 1899 et en 1901,
en réaction à la grève de Montceau-les-mines, un syndicat arborant
des insignes jaunes. Ces syndicats se fédèrent en 1904.
Ils ne compteront pas plus de 100 000 membres (500 000 pour la CGT).
Leurs positions se radicalisent et deviennent de plus en plus extrémistes.
Le patronat les lâche. Il existe encore de nos jours des syndicats
jaunes ou d'extrême droite. Leur influence est cependant mineure
sauf dans certains secteurs ... et certaines sociétés.
Deux
types de syndicalisme existent alors en France :
- Le syndicalisme
"rouge", à vocation révolutionnaire,
- Le syndicalisme
chrétien se référant à l'encyclique "Rerum Novarum" du
pape Léon XIII datant de 1891,
1901
: création de l'Union des Industries Métallurgiques et Minières,
1902
: Congrès de la CGT à Montpellier. Ce congrès réunit les délégués
de 29 Fédérations nationales, 56 Bourses du travail, 373 syndicats.
La Fédération nationale des bourses du travail ayant fusionné avec
la CGT, on peut acter définitivement la naissance de la centrale
syndicale ouvrière. C'est Victor Griffuelhes qui est élu secrétaire
général.
La structure
actuelle de la CGT (fédérations et unions départementales confédérées)
date de cette époque.
1904
: 8ème congrès de la CGT. Les oppositions entre réformistes et révolutionnaires
s'expriment. Les syndicalistes révolutionnaires -proches de la tendance
anarchiste- sont toujours majoritaires. C'est également cette année
qu'a lieu le premier congrès du syndicalisme chrétien. La campagne
pour les 8 heures quotidiens débute (la durée maximale est toujours
fixée à 10 heures). Les mineurs l'obtiennent en 1905
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La campagne pour
les 8 heures quotidiens débute (la durée maximale est toujours
fixée à 10 heures).
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Les
mineurs l'obtiennent en 1905
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En 1906
est votée la première loi sur les retraites ouvrières. Le repos
hebdomadaire est institué, et le ministère du Travail créé. C'est
également le moment d'une terrible catastrophe minière à Courrières.
Plus de 1000 morts après un coup de grisou. Des grèves fortement
réprimées éclatent dans le pays.
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|
La
solidarité ...
|
d'un
côté,
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|
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La
répression ...
|
de
l'autre.
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Au congrès d'Amiens,
la CGT adopte la charte qui institue l'indépendance du syndicalisme
et la lutte des classes.
En 1908
Les secrétaires de la CGT sont arrêtés et la bourse du travail de
Paris fermée à la suite de l'échec de la grève générale. Le principe
de la grève révolutionnaire en cas de guerre est adopté au 10ème
congrès qui a lieu à Marseille.
En
1909 c'est Léon Jouhaux qui est élu secrétaire général
de la CGT. La CGT se dote d'un journal : "La Vie Ouvrière".
1910
: Loi sur les retraites ouvrières, constitution du Code du travail.
1913
: Loi instituant le repos des femmes en couches,
1914
: Loi interdisant certains travaux aux femmes et aux enfants.
De 1911
à 1914 ont lieu de nombreux
rassemblements pacifistes, des rappels se font pendant les congrès
pour appuyer les mots d'ordres de grèves insurrectionnelles en cas
de guerre. Et pourtant ... le 4 août 1914,
aux obsèques de Jean Jaurès, assassiné le 31 juillet Léon Jouhaux
annonce le ralliement de la CGT à la guerre et à l'Union sacrée.
Seuls quelques militants, au rang desquels on trouve Pierre Monatte,
quittent la centrale en signe de désaccord avec ce ralliement.
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De
l'union sacré aux scissions (1914à1948)
décembre
1914 : Pierre Monatte démissionne du Comité Confédéral
de la CGT.
1917
: Le 1er mai a lieu un grand meeting contre la guerre ; puis, en
paralèlle avec les mutineries de soldats, ont lieu de grandes grèves
dans les usines d'armement et de la métallurgie. En novembre, a
lieu la révolution d'Octobre -à cause du calendrier grégorien- en
Russie, deuxième révolution de 1917 (la première ayant eu lieu en
mars), qui porte les bolcheviks au pouvoir.
1919
: La Confédération internationale des syndicats chrétiens se crée
en mars. En France, en novembre, se crée la deuxième grande confédération
syndicale : la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens.
En juillet a lieu la création de la Confédération Générale de la
Production Française, syndicat patronal.
C'est
en 1919 qu'ont lieu de grandes avancées
sociales avec notamment le vote de la loi sur les conventions collectives
et, le 23 avril, le vote de la loi
sur les huit heures.
Un
grand débat agite alors les syndicalistes : faut-il adhérer à la
IIIème Internationale (créée par Lénine) ; autrement dit, le débat
entre révolutionnaires et réformistes reprend. Les partisans de
l'adhésion (révolutionnaires) sont minoritaires. Ils fondent les
Comités syndicalistes révolutionnaires. Après de nombreux épisodes
et affrontements d'idées, la sission se produit en 1922.
Les minoritaires, proches des communistes -ils existent depuis le
congrès de Tours en 1920- fondent
la CGT-U (U pour Unitaire).
En 1925 a lieu la reconnaissance
du fait syndical chez les fonctionnaires. En 1926
a lieu la constitution de la CGT-SR (Syndicaliste révolutionnaire)
qui regroupe, autour de Pierre Monatte les militants proches du
mouvement anarchiste.
24
avril 1930 : Loi sur les assurances sociales.
15
mai 1931 : Encyclique "Quadragesimo Anno", actualisant
"Rerum Novarum".
|
Propagande
patronale des années 30.
|
11
mars 1932 :
Loi généralisant les allocations familiales.
1934 : émeutes et manifestations
fascistes et anti-fascistes. A la fin de l'année, la CGT et la CGT-U
envisagent l'unité syndicale.
1936
: La CGT compte 785 000 adhérents. Le Congrès de Toulouse
en Mars scelle la réconciliation. La CGT se réunifie. Suite à la
victoire du Front populaire en mai, les grèves et occupations d'usines
aboutissent à la signature des accords de Matignon : lois sur les
conventions collectives, 40 heures hebdomadaires
et 2 semaines de congés payés.
1937
: la CGT compte 5 millions d'adhérents.
1938
: la mort du Front populaire et l'arrivée de Daladier provoquent
un retour en arrière. La répression contre la CGT est féroce. Les
reculs sociaux importants.
1939
: En septembre, c'est la guerre, les communistes sont exclus de
la CGT.
Le
16 août 1940 les centrales patronale (CGPF) et ouvrières
(CGT et CFTC) sont dissoutes. Pendant la guerre, les syndicalistes
participent activement à la résistance. La CGT propose même l'unité
organique à la CFTC en septembre 1944.
Celle-ci refuse. Dans le même temps, les cadres opposés aux idées
de la CGT mais syndicalistes dans l'âme, se confédèrent dans une
organisation : Confédération Générale des Cadres. Au sein de la
CGT des cadres s'étaient organisés avant la guerre formant le Groupement
National des Cadres. Cette organisation donnera naissance à l'UGIC
puis à l'UGICT, organe de la CGT spécifique aux cadres et techniciens.
1945
: Ordonnance sur les comités d'entreprise, ordonnances sur la sécurité
sociale. En décembre, création du journal "Force Ouvrière". La CGT
compte près de 5,5 millions d'adhérents.
1946
: Sous l'impulsion du ministre socialiste de l'Industrie, création
du Conseil National du Patronat Français.
1947
: la tension est grande. Les partisans et les opposants au Plan
Marshall s'affrontent. Cette fois-ci, les militants proches du parti
communiste sont majoritaires. Les minoritaires, menés par l'un des
secrétaires de la CGT, Léon Jouhaux, scissionnent en décembre et
fondent la CGT-Force Ouvrière plus connue sous le nom de FO. C'est
en 1948 qu'a lieu le congrès
constitutif de FO. Dans l'éducation nationale, afin de préserver
l'autonomie syndicale et éviter la sission, a lieu la création de
la FEN.
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Période
contemporaine (1948 à 1995)
A
la fin de l'année 1948, est
organisé la première conférence nationale des Comités d'Entreprise.
1949
: le 13 juillet, un décret du
"Saint Office" excommunie tous les catholiques qui professent les
doctrines matérialistes des communistes. En décembre,
la scission du début de l'année à la Fédération Syndicale Mondiale
voit la naissance de la Confédération Internationale des Syndicats
Libres.
1950
: Création du SMIG, élection
pour les caisses de sécurité sociale et des allocations familiales
(CGT : 49,6%, CFTC : 21,3% et FO : 15,1%).
1952
et 1953 : des grèves très dures
et fortement réprimées (7 morts le 13 juillet
1953) font suite aux arrestations de représentants syndicaux
CGT importants ainsi que des députés communistes. En aout 1953
a lieu une grève dans le secteur public avec plus de 2 millions
de grévistes. Le 21 août, FO
et CFTC trahissent les grévistes provoquant de graves crises dans
ces deux centrales.
1956
: Suite aux accord chez RENAULT, la 3ème
semaine de congés payés est acquise en février.
1961
: En avril, la CGT, la CFTC et la FEN lancent un mot d'ordre de
grève générale contre le putsch des généraux en Algérie. Le 17
octobre, une manifestation d'Algériens se termine par
un massacre (près de 60 morts). C'est M. PAPON Maurice qui est préfet
de police. Il faudra près de 40 ans pour reconnaître la vérité.
1962
: Le 8 février, une manifestation
contre l'OAS dégénère. La réaction brutale des policiers fait 9
morts (ils sont tous à la CGT) au métro Charonne.
1964
: Les 6 et 7 novembre a lieu
un congrès extraordinaire de la CFTC. La référence chrétienne est
retirée, c'est la naissance de la CFDT. Cependant, une minorité
en désaccord garde l'appellation CFTC. Il y a donc scission. Création
de l'UGIC (Union Générale des Ingénieurs et Cadres CGT) qui devient
rapidement UGICT (Union Générale des Ingénieurs, Cadres et Techniciens
CGT).
1966
: Premier accord unitaire national CGT-CFDT.
1967
: Grève générale pour la défense de la Sécurité sociale. CGT-CFDT-FO-FEN
1968
: Agitation étudiante à partir du mois de
février. Le 1er mai,
grosse manifestation CGT à Paris (la première depuis 1954).
La répression policière envers les étudiants bat son plein et finit
par indigner la population. Le 13 mai,
manifestation nationale à l'initiative de la CGT qui regroupe la
CGT, la CFDT, FO, la FEN et l'UNEF. Le mouvement continue et la
grève générale (10 millions de grévistes) éclate le 20
mai. Le 27 mai sont
signés les accords de Grenelle. Les acquis sociaux sont importants
: 40h définitifs, 4ème
semaine de congés payés, et surtout l'entrée
du droit syndical dans l'entreprise.
1970
: Accord syndicats-CNPF sur la mensualisation, sur la formation
professionnelle. Accords entre la CFDT et la CGT sur de nombreux
axes revendicatifs.
1972
: La barre des 500 000 chômeurs est dépassée (600 000 le 31/12).
1973
: Création de la Confédération Européenne des Syndicats qui refusera
-à cause des pressions des autres syndicats français- l'adhésion
de la CGT jusqu'en ... 1999
!
1976
et 1977 : De nombreuses grèves
éclatent contre le plan Barre d'austérité.
1978
: En avril, la CGT quitte la FSM en critiquant l'attitude des pays
socialistes vis à vis du syndicalisme. Le même mois, la CFDT, proche
des thèses autogestionnaires, annonce son "recentrage", qui sera
confirmé au congrès de mai.
1981 : F. Mitterrand est élu
président de la république.
1982
: En janvier, ordonnances sur les 39 heures
et la cinquième semaine de congés payés,
en mars, ordonnance sur la retraite à 60
ans. En aout, octobre et novembre, lois sociales (lois
Auroux), sur les libertés dans l'entreprise, le développement des
institutions du personnels, les négociations collectives, les CHS-CT,
le droit d'expression des salariés ... Le siège de la CGT est transféré
à Montreuil (c'est le siège actuel).
1983
: Elections à la sécurité sociale (les dernières). La CGT remporte
29% des voix. Il y a 47,38% d'abstentions.
1984
: La CGT refuse de signer les accords sur la flexibilité.
1986
: J. Chirac premier ministre. L'autorisation administrative de licenciement
est supprimée, 65 groupes industriels sont privatisés. En décembre,
pendant les manifestations étudiantes, Malik Oussekine est assassiné
par des policiers. Ceux-ci seront lourdement condamnés à ... 3 ans
de prison avec sursis.
1988
: J. Chirac se plante lamentablement face à Mitterrand.
1989
: Marc BLONDEL secrétaire général de FO. en
mars, FO et CGT refusent de signer l'accord sur l'aménagement
du temps de travail. Le 9 novembre,
le mur de BERLIN s'effondre. Suivront 2 ans de bouleversements internationaux
-en ex Union soviétique, dans les pays de l'Est de l'Europe, en
Afrique du Sud-, qui modifieront en profondeur le monde et ouvrent
la porte à la globalisation économique.
1990
: Manifestations un peu partout en FRANCE contre les régressions
sociales et contre la CSG. La CFDT brille par son absence sur des
sujets assez chauds, malgré la présence de syndiqués de cette centrale
dans les mouvements.
1991
: Assassinats de quelques milliers d'Irakiens en janvier et février
et sauvetage stratégique d'un émirat arabe. Mouvements sociaux importants
avec notamment celui des infirmières qui font un sit-in devant le
ministère de la santé. Comme d'ab, elles se feront, elles aussi,
matraqués par les forces dites "de l'ordre".
1992
: Louis Viannet est élu secrétaire général de la CGT. Les agents
de l'ANPE se mettent en grève pour protester contre les mesures
de plus en plus répressives vis à vis des chômeurs. En mai, la FEN
exclut deux de ses syndicats d'opposition (le SNES et le SNEP).
En octobre, Nicole Notat remplace Jean Kaspar, contraint par le
Bureau National de la CFDT, six mois après sa réélection, à la démission.
Le
27 octobre 1992, les cheminots de 14 pays européens (les
12 de la CEE + l'autriche et la suisse) se mettent en grève. Tous
les syndicats participent.
1993
: En avril, naissance de la
FSU, née du regroupement des syndicats exclus de la FEN (il y en
a 13). E. Balladur devient premier ministre. Création de l'UNSA,
union des syndicats autonomes.
1994
: De nombreuses manifestations contre le SMIC jeunes (le CIP), nouvelle
invention patronale relayée par Balladur.
1995
: J. Chirac gagne enfin ses élections. Il est content. Le jovial
A. Juppé devient premier ministre.
Le
11 septembre 1995, un comité confédéral national extraordinaire
a lieu à Limoges.
1995
: La CGT est centenaire.
En novembre et décembre,
des grèves éclatent pour protester contre le plan Juppé de transformation
de la sécurité sociale. Les cheminots et les fonctionnaires, relayés
par des salariés du privé, participent au "Juppéthon" -mettre le
maximum de salariés dans les rues-. Le mouvement est un semi-succès,
malgré les efforts de propagande des télévisions contre les méchants
grévistes qui causent des bouchons et qui empêchent les autres de
travailler et les efforts pathétiques du premier ministre pour expliquer
que sa réforme et la meilleure et qu'il doit tout expliquer à ces
couillons de français qui font chier à pas vouloir le comprendre...
1997
: J. Chirac ne sait pas quoi faire. Il dissout l'assemblée. Contre
toute attente, le PS remporte les élections. C'est le désopilant
L. Jospin qui remplace le jovial A. Juppé. En novembre, M. Aubry
convoque les syndicats. Elle annonce qu'à partir de 2000, le temps
de travail hebdomadaire sera limité à 35h. J. Gandois, patron des
patrons, ex patron de Martine par ailleurs, sort furieux de la réunion.
Les yeux de D.Kessler, eux, sortent de leurs orbites. Quoi ? Aubry/Blum
même combat ? Gandois démissionne de son poste de président du CNPF
et c'est donc un "tueur" -les propos sont de J. Gandois- qui sera
nommé à la tête du CNPF.
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Aujourd'hui.....
1998
: E.A. Seillière de Laborde, baron mais pas d'agneau, petit-fils
d'un certain de Wendel, devient officiellement président du CNPF.
Celui-ci change de nom pour s'appeler le MEDEF, "MouvEment Des Entrepeneurs
de France ... Il lance la campagne politique de la droite qui est
incapable de proposer un programme aux Français ...
En
juin, la loi sur les 35 heures est adoptée.
En
décembre Bernard THIBAULT est
élu secrétaire général de la CGT.
1999
: Dans la nuit du 22 au 23 juin, deux syndicats trahissent les salariés
et les syndiqués de leur centrale en signant un accord de branche
pour les 35 heures. Il vallait mieux rester aux 39 heures chez SYNTEC
...
2001
: L'odyssée continue. On peut s'apercevoir facilement que, bien
que plus d'un siècle se soit écoulé depuis la légalisation du syndicalisme,
bien que les esprits et la société aient évolués, la lutte entre
les divers types de pouvoirs et contre-pouvoirs existe encore, est
réelle, palpable et que les conservateurs, les réformateurs et les
révolutionnaires font encore partie de notre monde moderne. Comment
ne pas être surpris, devant les discours, intentions et parfois
chantages exercés par le MEDEF à propos de sujets qui, certes, méritent
le débat, exigent la confrontation d'idées mais certainement pas
le retour en arrière qu'on tente de nous imposer !
2001
: Le parti communiste français et la CGT mettent fin à un accord
de 1947 qui impliquait que le secrétaire général de la CGT devait
siéger au comité central du PCF, aujourd'hui " Conseil national
du PCF "
2003
: malgrés les nombreuses manifestations Chérèque
(CFDT) signe tout ce que le MEDEF ou le gouvernement lui mettent
sous les yeux. Protestations parmis les militants. Plusieurs miliers
d'entre eux quittent la CFDT pour rejoindre en grande partie la
CGT.
2004
: suite aux 50 propositions De virville le MEDEF arrive en mars
avec ses "44 propositions pour moderniser le Code du Travail".
En fait le MEDEF propose une destruction pure et simple du droit
social.
Il est grand temps que les salariés se réveillent...
Il
y a encore beaucoup à faire en matière de progrès social en France,
en Europe et dans le monde. Les problèmes posés sont les mêmes qu'il
y a un siècle, le contexte est différent.
La
misère n'a pas été éradiquée, mais on ne meurt plus de faim en France.
Le
chômage est toujours un fléau, mais on n'est plus ruiné dès la perte
d'un emploi.
L'égalité n'existe pas dans nos entreprises, mais les salariés ont
cependant un rôle plus important en matière de contre-pouvoir.
Alors
? Réforme ? Révolution ? Collectivisme ? Individualisme ? Stock-options
pour tout le monde ? Du pain, du vin, du boursin ? Toutes les questions
sur l'évolution de notre société sont utiles ; elles doivent être
débattues en toute connaissance de cause ; en aucun cas nous pouvons
accepter qu'on nous impose des diktats comme cela semble être la
volonté patronale actuelle. C'est la démocratie qui doit l'emporter.
Et il y a encore du boulot !!!
Les
questions des retraites, de la répartition de la richesse créée,
de la démocratie dans l'entreprise, de la santé au travail, de l'assurance
chômage, de la formation professionnelle et tant d'autres restent
posées.
A
nous de proposer des réponses alternatives.
Paix
et fraternité ! Vive la liberté ! @+
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